Une psychologue de DoudouCare répond à vos questions 🧒

Cette période de confinement n’est pas forcément facile à gérer à la maison…
Nos émotions sont décuplées et nos enfants ne comprennent pas toujours ce qu’il se passe…Et cela peut provoquer de l’ angoisse…

Rassurez-vous, c’est tout à fait normal ! Et c’est aussi normal de ne pas savoir TOUT gérer en tant que parents ! ❤️

Pour vous aider, on s’est donc tourné vers des professionnels de santé ! On a rencontré Fanny et Audrey de DoudouCare.

DoudouCare c’est une équipe pluridisciplinaire de professionnels de santé de l’enfance, de l’adolescence et de la parentalité composée d’infirmières puéricultrices, de diététiciens, de kinés, d’orthophonistes… et de psychologues infantiles.

Ils ont créé une plateforme 100% anonyme où vous pouvez poser vos questions en toute sécurité…

Pour poser vos questions, vous pouvez soit passer par leur plateforme SOIT poser vos questions sur nos réseaux sociaux en message privé sur Facebook ou instagram,

Audrey de Doudoucare répondra à 5 vos questions sur ce blog mardi 07/04 💪

Question n°1

Bonjour, dans quelle mesure les enfants vont être traumatisés dans l’avenir ? Mon fils Clément a bientôt 7 ans. Son indépendance, le sport, les copains, l’école et sa vie lui manquent. Pour le sport, on a le jardin mais ce n’est pas pareil. Pour les copains, on utilise WhatsApp. Pour son côté indépendance, on essaye de laisser des temps d’ennuis et seul dans sa chambre. Pour les devoirs, on essaie de faire des petites sessions étalées sur la semaine mais parfois c’est tendu.

Ma fille Constance 5 ans s’ennuie moins de l’école. Sa principale angoisse (quelques accidents pipi la nuit, retour du bégaiement) est du au fait que j’aille travailler (je suis fonctionnaire hospitalier à l’hôpital de Colmar). Et la famille leur manque même si ont voir papi et mamie a travers la rue, ils ne peuvent pas y aller…Ici la télé ni la radio. On a essayé de leur expliquer la situation au mieux. Comment les rassurer ? Portez-vous bien Cdt, Isabelle

Chère Isabelle,

Vos enfants se posent de nombreuses questions et c’est bien normal. La situation est inédite pour chacun d’entre nous. En tant qu’adultes, nous sommes en train d’établir nos schémas psychiques afin de gérer cette situation et son après. Avec les trois semaines qui viennent de s’écouler, nous avons déjà commencé à nous créer un référentiel afin de nous adapter à notre nouveau quotidien.

Nos enfants vont-ils être traumatisés ? Il est difficile de vous répondre avec certitude car nous ne pouvons pas nous appuyer sur de précédentes expériences équivalentes. Néanmoins, le traumatisme est un choc émotionnel. Il va être fortement influencé par la manière dont nous adultes, vivons la période actuelle. Il est essentiel qu’en tant que parents nous leur montrions l’exemple. C’est notre état d’esprit et notre attitude face à la situation qui est importante aux yeux de nos enfants. Un enfant reste psychiquement très adaptable. Il s’ajuste, il s’approprie son environnement de manière bien plus rapide et bien plus aisée que nous. S’il nous voit gérer la situation de manière positive et chercher les bons côtés, il en fera de même. Et au final, ce sera le ressenti de son expérience (et non l’expérience en elle-même) qui restera une fois le confinement terminé. Les moments de câlins, de jeux, de complicité, de bonheur feront que cette période aussi particulière qu’elle soit, ne s’inscrive pas en un trouble.

Les enfants ont aussi besoin d’être rassurés. Pour cela, je vous conseille de prendre le temps de répondre à leurs questions, aussi souvent que nécessaire. Pour certains enfants une fois suffira, pour d’autres il y aura de nouvelles questions chaque jour. Utilisez des mots simples, adaptés à l’âge de chacun. Proposez des supports explicatifs, des articles, des BD… pour faciliter le dialogue et les questions. J’ai d’ailleurs un coup de cœur à vous partager.

Faîtes-vous confiance ainsi qu’à vos enfants pour surmonter cette période et en retirer le positif.

Question n°2

Bonjour, mon fils de 4 ans ne comprend pas pourquoi il ne peut pas aller voir ses grands-parents alors que d’habitude on leur rend visite toutes les semaines. Comment lui expliquer la situation pour qu’il comprenne bien ce qu’il se passe ? Merci beaucoup pour tout ce que vous faîtes

Cher Parent,

Il peut être effectivement difficile, pour les plus jeunes comme pour les adultes, de ne plus voir physiquement les personnes qui nous sont proches. Nous sommes confinés pour notre sécurité et celle des autres. Le rythme est nouveau, l’organisation est chamboulée.

Je vous conseille tout d’abord de prendre le temps d’expliquer à votre enfant autant de fois que nécessaire les raisons de ces nouvelles règles. De nombreux supports imagés ont été crées pour les tous petits. Avez-vous déjà parcouru la BD de Coco le virus ?

Expliquez aussi à votre fils qu’il est possible et même bénéfique de conserver ce lien social et cherchez ensemble comment il pourrait le maintenir. C’est l’occasion de faire travailler son imagination. Il y a bien sûr les outils technologiques à notre disposition: visioconférences, échanges de photos, de vidéos… Ce sont des moyens faciles et rapides qui permettent de partager de bons moments tous ensemble et à distance. Votre enfant peut également se montrer créatif. Que penserait-il d’envoyer un dessin, une réalisation artistique, quelques mots que vous auriez écrits pour lui aux personnes qu’il aime ? Et pourquoi pas réaliser un carnet dans lequel chaque jour il pourrait dessiner, coller, colorier pour ses grands-parents ? Pensez au jour où il leur offrira ce cahier, quelle joie à venir ! Profitez de cette situation singulière pour laisser parler votre imagination et celle de votre enfant.

Question n°2

Bonjour, depuis le début du confinement j’ai un refus total de ma fille pour les devoirs ce sont des crises des plaintes ” c’est trop dur je ne vais pas y arriver” alors je fais marcher par des récompenses ou je détourne par des formes de jeux je suis très patiente et j’ai de l’imagination alors ça ne me gêne pas , mais là je suis face à un mur ; tout ce qu’elle veut c’est regarder des dessins animés et vidéos sur les chevaux … alors j’arrête de me battre avec elle et je la laisse mais c’est vraiment dur.

Cher Parent,

L’école à la maison, c’est une plongée dans l’inconnu pour les enseignants, les parents et les élèves. En cette période de confinement et de continuité pédagogique, les parents doivent ainsi ajouter une nouvelle corde à leur arc: celle de professeur remplaçant. Alors, oui ce n’est pas évident pour un grand nombre de parents ! Vous essayez de nombreuses pistes, c’est déjà épatant.

Sachez tout d’abord qu’il est important de mettre en place une routine afin de procurer des repères à l’enfant, tout en respectant ses besoins physiologiques. L’ensemble des matières est travaillé régulièrement même en faible quantité. Les mercredis et les week-ends restent des jours libres et la distinction avec les vacances est maintenue.

Ensuite, en déterminant un emploi du temps avec votre enfant, vous l’impliquez davantage dans cette nouvelle organisation. Fixez ensemble des objectifs à court et moyen terme, c’est à dire par jour et par semaine. Définissez la durée du travail et son horaire. Puis intégrez dans ce planning toutes les autres activités : jeux, lecture, écrans, repas, coucher…L’objectif est d’avoir une référence et non un planning militaire.

Pour le contenu des devoirs, n’hésitez pas à lui demander ce qu’elle ne comprend pas, ce qui est difficile. Les enfants sont souvent parfaitement capables mais c’est la peur de décevoir, de ne pas être à la hauteur de nos attentes de parents qui les freinent. Continuez à être patiente, à la rassurer, à la valoriser. En parallèle, vous pouvez compléter les apprentissages en transmettant autrement. Profitez des nombreux contenus pédagogiques qui sont mis à disposition. Le Musée du Louvre, l’Opéra de Paris, le CNRS, la Bibliothèque Nationale de France font partie de ces établissements de qualité qui rendent accessible gratuitement leurs ressources. Ce serait dommage de ne pas en profiter.

Enfin et surtout, laissez retomber la pression. Vous faîtes de votre mieux pour que votre enfant maintienne ses acquis, développe ses connaissances et nourrisse son envie d’apprendre. Avec un cadre adapté et accepté par votre fille, vos initiatives et votre patience, le moment des leçons devrait gagner en sérénité.

Question n°4

Mon enfant de quatre ans entre en colère à chaque fois que mon conjoint ou moi lui disons non. Sa colère est incontrôlable il jette tout se qu’il trouve sous la main jeux voiture….comment puis je le contrôler? 

Cher Parent,

Votre enfant de quatre ans exprime son désaccord et sa frustration. La situation que nous vivons actuellement est difficile à comprendre à cet âge-là. Cela peut sembler injuste d’être obligé de rester à la maison, surtout lorsqu’il fait beau et chaud derrière notre fenêtre.

Pour apaiser ces tensions, prenez le temps de parler avec votre enfant une fois la crise passée. Et non pas sur le moment car il ne serait pas en mesure de traiter l’information ; l’émotion ressentie étant trop grande.

Demandez-lui alors ce qui le met en colère et comment ensemble vous pourriez trouver un moyen pour l’aider à se calmer lorsque la tension monte.

Expliquez-lui que comme tout le monde, il a le droit d’être en colère de temps à autres. Mais il doit apprendre à faire la distinction entre le sentiment (la colère) et le comportement (jeter les choses) et ses conséquences. Il pourrait par exemple se blesser ou faire du mal à quelqu’un et ce n’est certainement pas ce qu’il souhaite. Réfléchissez ensemble à des solutions pour canaliser sa colère. Vous pouvez déterminer un endroit pour qu’il puisse s’isoler, lui proposer de frapper dans un coussin, de crier très fort dans une boîte à colères qui serait vidée par la suite à l’extérieur.

Avez-vous déjà expérimenté tous les deux la cohérence cardiaque ? Il s’agit de contrôler sa respiration pour ralentir son rythme cardiaque. 5 minutes par jour suffiraient à diminuer le stress. Ça donne envie d’essayer, non ?

Question n°5

Bonjour. Depuis 2 jours ma fille de 4 ans fait des cauchemars dans son sommeil et se réveille en pleur elle me réclame beaucoup. Je pense que c’est du au confinement que puis je faire pour l’aider à être apaiser et à mieux dormir par rapport à la situation? 

Cher Parent,

Récemment, votre fille fait des cauchemars et vous réclame. Vous pensez que c’est lié au confinement et c’est certainement le cas. Mais ses cauchemars pourraient aussi avoir une autre origine. Y aurait-il pu avoir un autre événement anxiogène pour elle ces derniers jours ?

Quelle que soit la raison de ses mauvais rêves, votre fille a effectivement besoin d’être rassurée. Ce n’est pas toujours évident avec un enfant de son âge mais vous pouvez essayer de lui demander de raconter ses cauchemars : que se passe t-il ? qui est présent ? quelles sont ses peurs ? Cela pourrait vous orienter pour la suite.

Ensuite, prenez le temps nécessaire dans la journée pour lui expliquer que vous comprenez que sa peur existe bien mais que ses cauchemars eux, ne reflètent pas la réalité. Si elle le souhaite, elle peut dessiner ce dont elle se souvient.

Rappelez à votre fille que vous êtes là si elle a besoin. Vous pouvez si cela la rassure, mettre en place une routine au coucher ou modifier celle que vous avez actuellement. Installez une veilleuse dans sa chambre, une lampe de chevet, laissez la porte ouverte et une petite lumière dans le couloir. Réfléchissez ensemble à ce qui lui conviendrait. Le but étant de permettre à votre fille de savoir où elle se trouve lorsqu’elle se réveille, ce qui est bien moins inquiétant que de se réveiller seule dans le noir de sa chambre. Elle sera aussi rassurée car elle vous saura dans la maison, non loin. Ses cauchemars devraient être passagers. Sachez malgré tout que les mauvais rêves ont tout de même un intérêt. Ils permettent à l’enfant de mettre des images, de raconter une histoire et donc d’apprivoiser une angoisse qui autrement, pourrait l’envahir durant la journée.

On en parle ?

commentaires
  • Question
    Comment le père-noël vient dans les maison qui n’on pas de cheminée ?
    Siméon.

    • Merci ! En revanche, Doudoucare répond aux questions des parents si ils ont des difficultés avec leurs enfants…

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