Pandacraft Éveil Numéro Les émotions – À partir de 33 mois
Pourquoi le jeu des émotions ?
D’abord parce que l’activité est hyper adaptée aux enfants de cet âge, ce qui est rare lorsqu’il s’agit de traiter le sujet des émotions.
Elle s’adapte aussi à toutes les structures familiales ce qui est très bien pensé dans le monde d’aujourd’hui.
Ensuite parce que cette activité est un véritable « lanceur de discussions » qui va permettre de faire entrer les émotions dans la famille. Or, on sait aujourd’hui grâce à de nombreuses études que la capacité à gérer ses émotions est un déterminant essentiel de la réussite scolaire. Sans cadre affectif solide, l’être humain a beaucoup plus de difficultés à apprendre.
La notion de « je » apparait vers 3 ans. C’est donc le moment où l’enfant s’affirme, et je trouve très intéressant de consolider cette conscience de soi en jouant à ce jeu des émotions.
Apprendre à gérer ses émotions est clé. Il ne peut pas y avoir d’ancrage mnésique sans un bon climat affectif, c’est donc très important de démarrer ce travail dès la prime enfance.
Avec cette activité, l’enfant développe son intérêt pour ses propres émotions mais aussi pour celles des autres puisque le parent va jouer et exprimer ses émotions. L’enfant va donc se décentrer et faire preuve d’empathie, ce qui est essentiel dans son développement cognitif.
Cela développe également le langage en mettant des mots sur les émotions. Ce qui va lui permettre d’affiner sa compréhension des émotions et entrainera ainsi une meilleure gestion de ces dernières. C’est un cercle vertueux !
Des conseils pour l’activité ?
Personnellement, je commencerai par discuter des cartes émotions : les nommer avec l’enfant, qu’en dit-il l’enfant spontanément ?
Puis j’échangerai avec lui : A quoi vois-tu que c’est la carte tristesse ? Et toi qu’est-ce qui te rend triste ? Et moi à ton avis, qu’est-ce qui me met en colère ? …
S’il a des difficultés à répondre aux questions, on peut le présenter de façon affirmative : moi, ce qui me met en colère c’est quand …
Ensuite je passerai aux jeux tels qu’ils sont proposés dans le magazine, mais j’irai ensuite au-delà.
C’est une activité potentiellement infinie et quotidienne !
Je vois déjà l’enfant aller fouiller dans les affaires de papa pour chercher des attributs permettant de se déguiser et de l’imiter quand il est joyeux.
J’imagine aussi que cela pourrait devenir un rituel avant le coucher. Chacun tire deux cartes émotions et explique à quelle occasion il a ressenti cela dans la journée.
Je pense aussi que certains enfants iront spontanément chercher les cartes quand ils ressentiront très fortement une émotion qu’ils n’arriveront pas à exprimer. Il faut savoir que les enfants ne ressentent que le caractère agréable ou non de l’émotion, mais ils sont incapables de distinguer la colère de la peur. Par exemple, on voit souvent des enfants se mettre en colère lorsqu’ils ont peur. Aucun doute que c’est en multipliant des jeux de ce type qu’on va les aider à affiner leur gestion des émotions.
Anne-Sophie Casal est psychologue du développement socio-cognitif.
Sa devise : C’est en faisant qu’on apprend !
Cette psychologue du développement socio-cognitif et diplômée en neuro-psychopathologie des apprentissages scolaires, est convaincue que le jeu participe au développement et à l’épanouissement de l’enfant.
Elle écrit également des articles et des livres : notamment Le jeu de l’enfant paru en 2011 aux éditions Vuibert.
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