Pandacraft Éveil Numéro Les Sons – À partir de 12 mois
Pourquoi un puzzle sonore ?
Parce que ce puzzle est original en lui-même : les formes sont simples (toutes circulaires), avec de bonnes poignées, les pièces représentent des objets du quotidien avec les bruits qui y sont liés.
Ce puzzle est adapté au jeune enfant qui peut y jouer de manière autonome grâce à la simplicité des formes à encastrer et la présence des boutons facilitant la préhension et la réponse sonore.
Mais ce n’est pas tout. Son originalité est renforcée par le lien que l’enfant pourra faire entre son activité et l’histoire qu’il va retrouver dans son livre : il aura abordé l’objet voiture sous toutes ses coutures.
Ce qui me plait, c’est que l’enfant peut à la fois faire l’activité accompagné de ses parents et en autonomie.
Quel est l’intérêt de le rendre sonore ?
Le premier intérêt, c’est le plaisir de l’enfant. Le plaisir de déclencher lui-même des bruits et d’avoir un retour sonore immédiat de son action. C’est son action qui génère une réaction sonore, c’est très gratifiant pour un jeune enfant et cela participe à la construction de la conscience de soi.
J’ajoute qu’il va pouvoir la répéter sans fin et y revenir plus tard autant qu’il le désire. Non seulement les enfants adorent ça, mais en plus la répétition est essentielle dans l’apprentissage.
Pourquoi la répétition est-elle si importante ?
C’est jubilatoire pour l’enfant. On expérimente tous dans notre quotidien la capacité qu’ont les enfants à répéter une action à l’infini. Ils le font parce que la répétition permet la maitrise et la maitrise est rassurante et valorisante. Petit à petit, il connait. Il peut donc anticiper ce qui va se passer et le confirmer par l’action. Ce qui développe son estime de lui-même : c’est très rassurant affectivement.
Ce jeu favorise la construction des bases du raisonnement. Par l’action, il procède par essais-erreurs. A force de répétition, il comprend progressivement que telle pièce génère tel son, rentre dans tels trous, mais pas dans tels autres (l’enfant se confronte ainsi à la notion de taille), mais aussi qu’il peut taper sur la table pour faire du bruit, et que cela ne plait pas forcement au parent.
En bref, il construit des constantes (le bois est dur, le grand ne rentre pas dans le petit, etc.) qui lui permettent de comprendre la réalité matérielle et donc de raisonner. En plus de cela, le puzzle permet au joueur d’exercer sa mémoire, sa coordination œil main, sa préhension et sa motricité fine, etc.
C’est son action directe qui va déclencher l’encastrement de la pièce et le bruit ! Ce qui fait de lui l’acteur de son propre apprentissage et participe à l’affirmation de soi.
C’est en faisant qu’on apprend !
Tu tenais beaucoup à ce que les formes du puzzle soient simples et que les bruits soient ceux du quotidien. Pourquoi ?
L’idée est de partir de l’enfant : de ses compétences et de ses préoccupations. On sait d’abord encastrer des ronds avant d’encastrer des étoiles par exemple. Il s’agit de construire des bases solides en sollicitant une ou deux compétences au maximum. Ainsi le joueur sera plus à même d’étendre sa compétence si celle-ci est bien ancrée.
Pour ce qui est des sons, reprendre des sons du quotidien dans le jeu permet à l’enfant de les reconnaître et de faire des rapprochements « c’est comme la voiture de maman ou le téléphone de papy ». Il renforce sa pensée symbolique, c’est-à-dire sa capacité à se représenter les choses, et on sait que cette compétence se développe d’abord sur les objets du quotidien. C’est parce qu’il les expérimente régulièrement qu’il est capable d’en construire une image mentale.
Les conseils d’Anne-Sophie pour le puzzle sonore
Je pense qu’il faut essayer au maximum de se créer un rituel : se mettre en condition d’avoir un temps privilégié avec son enfant.
A un moment déterminé de la journée, le parent se rend pleinement (exclusivement) disponible pour une activité ludique partagée. La manière de mener ce temps peut varier. Pour les premières fois, on peut présenter le jeu avec des pièces encastrées et d’autres non et observer.
Certains enfants vont être dans le langage très tôt : ils vont reproduire le bruit de la voiture, essayer de nommer les éléments…
D’autres seront plus dans le moteur : ils vont essayer de mettre les pièces directement dans l’alvéole, de les taper contre le sol voire de les « goûter » … Le mieux reste encore de se laisser guider par l’enfant et de l’encourager (mais en évitant de faire à sa place).
Pensez aussi à laisser ce jeu en libre accès : le puzzle est à disposition de l’enfant qui peut s’en saisir à tout moment.
Ce n’est pas toujours simple d’encourager son enfant s’il ne réussit pas à compléter le puzzle. Il n’y a pas de règle ! Parfois l’enfant va réussir du premier coup et n’y arrivera plus quelques jours plus tard. Ce n’est pas grave, les régressions font parties de l’apprentissage.
Le développement se fait par tâtonnement. Il faut de nombreuses répétitions pour que ce soit maitrisé.
Par exemple, quand j’ai appris à conduire, j’ai parfois réussi plusieurs fois d’affilée un créneau et puis un jour je le rate. Et même 10 ans plus tard, j’en rate encore !
Si l’enfant se trompe : laissez-le faire ! On croit parfois qu’il se trompe, mais en fait il est en train de vérifier que le grand ne rentre pas dans le petit. Il l’avait « prédit » et l’action le confirme. Un vrai petit savant !
Anne-Sophie Casal est psychologue du développement socio-cognitif.
Sa devise : C’est en faisant qu’on apprend !
Cette psychologue du développement socio-cognitif et diplômée en neuro-psychopathologie des apprentissages scolaires, est convaincue que le jeu participe au développement et à l’épanouissement de l’enfant.
Elle écrit également des articles et des livres : notamment Le jeu de l’enfant paru en 2011 aux éditions Vuibert.
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