La toise aux animaux, vu par Jason, psychométricien

Pandacraft Éveil Numéro Les Tailles – À partir de 18 mois

Pourquoi une toise aux animaux ?

Parce que c’est loin d’être une simple toise ! L’idée est d’en faire une activité multiple, avec toute une histoire à (se) raconter. Nous l’avons pensée en 3 temps.

D’abord celui de la motricité fine. Au-delà du côté magique de la peinture cachée, l’enfant va pouvoir faire preuve de précision et ainsi développer sa graphomotricité en peignant les animaux.

Ensuite, vient le temps du travail cognitif de catégorisation des animaux en fonction de leur milieu : dans l’eau, sur terre et dans le ciel. Cela va l’aider dans la perception de son propre environnement.

Enfin, l’activité invite à passer à un jeu de motricité plus globale. Il va se mettre debout, s’accroupir, grimper sur ses parents … pour accrocher les animaux aux différents niveaux de la toise. C’est un travail de verticalisation essentiel dans le développement moteur de l’enfant.

C’est quoi la verticalisation ?

C’est un apprentissage long qui ne se limite pas au développement moteur. Évidemment, l’enfant cherche à se mettre debout, à trouver son équilibre puis à se déplacer. La scène typique c’est l’enfant qui s’agrippe au canapé pour se verticaliser.

Cet apprentissage part du tronc pour aller vers les extrémités : les membres (se mettre debout) puis la pince (attraper/lâcher). Mais c’est aussi un changement massif de perception pour l’enfant. Allongé, il ne voit le monde que de bas en haut. En se verticalisant, son champ perceptif s’agrandit très significativement. 

On dit souvent « tant qu’il ne marche pas, on est tranquille ! ». C’est d’autant plus vrai que cela développe son champ des possibles, sa curiosité et sa soif d’exploration.

Ce trio motricité fine – travail cognitif – motricité global est assez unique. Ce n’est pas une activité mono-tâche comme on en voit beaucoup pour les enfants de cet âge.

C’est une activité très ouverte, elle s’adapte au plaisir et aux envies des enfants. Comme ils auront construit eux-mêmes cette toise, ils vont beaucoup plus l’investir, ils vont s’y mesurer régulièrement et prendre conscience de leur corps qui grandit.

C’est très important dans le développement du schéma corporel. D’ailleurs, on le limite trop souvent à la connaissance des parties du corps : « c’est mon nez, c’est mon bras … ». La compréhension du schéma corporel c’est aussi et surtout notre capacité à organiser notre corps pour atteindre un objectif.

Par exemple, lorsque je suis assis à table, je sais très bien que si je tends le bras, j’attrape mon verre d’eau. Si j’ai besoin d’attraper la bouteille 50 cm plus loin, je vais spontanément me lever.

Cette organisation spatiale n’est pas innée, elle s’apprend. Avec la toise, l’enfant va comprendre qu’il ne lui suffit pas de tendre le bras pour accrocher le toucan tout en haut. Il a besoin d’aide d’un adulte ou de monter sur une chaise.

Comment imagines-tu que cette activité sera utilisée ?

Je la considère comme une activité à investir ensemble en plusieurs fois. Il ne faut pas se fixer comme objectif de la terminer en une session. C’est tout l’intérêt d’ailleurs !

Personnellement, j’organiserais un espace dédié à cette activité avec une table, une chaise, un tablier … Une sorte d’atelier qui facilitera le fait d’y revenir : un temps dédié à peindre, un autre à placer les animaux aux bons endroits, un autre à se toiser… 

J’imagine vraiment cette activité comme une multitude de temps de plaisir partagés entre parents et enfants.


Une fois terminée, on en fait quoi de cette activité ?

Elle n’est jamais vraiment terminée. L’enfant va la garder et l’utiliser pour voir comment il grandit. En plus, avec l’idée des pinces, on peut accrocher des photos de l’enfant aux différentes étapes de mesure. Au fur et à mesure qu’il grandit, il comprend que son corps change, évolue. « Oh ! Je suis arrivé à la Girafe ! »

On commence à 18 mois, mais elle peut l’accompagner jusqu’à ses 3 ans sans problème. C’est pensé pour puisque la toise fait 1m20 de haut.

À mon avis, vous n’avez pas fini de la voir !


Jason est psychomotricien

Sa passion : soutenir l’éveil et le développement des enfants !

Ppsychomotricien depuis 2016, il travaille depuis 2017 dans le service pédiatrie et dans l’unité petite enfance de l’hôpital de la Pitié Salpêtrière à Paris.

Il a également créé des ateliers psychomoteurs pour les enfants sur les aires d’autoroute pour la fondation Vinci et un livret d’activités pour occuper les plus petits pendant le confinement de 2020.


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